Journée mémorielle à Compiègne pour les élèves de l’atelier défense et citoyenneté : d’une guerre mondiale à l’autre

Le vendredi 2 février dernier, nous avons passé la journée à Compiègne pour découvrir deux lieux de mémoire. Le matin, visite du lieu où a été signé l’armistice du 11 novembre 1918 (et celui du 22 juin 1940) et l’après-midi, découverte du Mémorial de l’internement et de la déportation – Camp de Royallieu. Les élèves de l’atelier défense et citoyenneté du collège Ferry étaient également présents.

La clairière de l’Armistice 1918 – 1940

Tout d’abord, le guide nous a recontextualisé historiquement la Première Guerre mondiale (dans le temps et dans l’espace). Il nous a expliqué pourquoi l’armistice avait été signé dans la forêt de Compiègne : pour avoir le calme et éviter les tensions ou représailles possibles.

Il nous a ensuite montré la dalle commémorative en granit et lu ce qui était inscrit dessus « Ici, le 11 Novembre succomba le criminel orgueil de l’empire Allemand vaincu par les peuples libres qu’il prétendait asservir ». Il nous a précisé que la signature s’était déroulée vers 5h15 du matin dans le wagon restaurant 2419D, le wagon du Maréchal Foch. De l’autre côté se trouvait le train des plénipotentiaires allemands. Après avoir été exposé dans la cour des Invalides (Paris) de 1922 à 1927, le wagon 2419D a ensuite retrouvé sa place au cœur de la clairière de la forêt de Compiègne, mais à l’abri cette fois-ci, dans un musée.

Quelques années plus tard, dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, le guide nous a rappelé que le dictateur Hitler était venu dans la clairière pour faire dynamiter le site sauf la statue du Maréchal Foch. Mais il était surtout venu pour humilier les français en leur faisant signer les conditions d’armistice du 22 juin 1940 dans le wagon restaurant 2419D.

La visite s’est poursuivie par une présentation d’objets de la Première Guerre mondiale : casques, armes, tenues, … Il y avait plusieurs mannequins qui permettaient de voir à quoi ressemblaient les uniformes des soldats français, allemands, britanniques, …

La visite s’est achevée avec la découverte du musée où nous avons pu voir un wagon de la même série que l’original (le wagon 2419D a été détruit en Allemagne). Une maquette nous a permis de mieux comprendre comment était le site à l’époque.

Enfin, pour bien se souvenir des lieux, on nous a donné un dépliant avec des questions pour vérifier si nous avions bien écouté et observé les différents endroits du site : savoir où se trouvait le wagon Foch et le train des plénipotentiaires allemands, savoir si nous maitrisions bien le vocabulaire (armistice, plénipotentiaire), …

Le Mémorial de l’internement et de la déportation – Camp de Royallieu

Le site était à la base une caserne. Les bâtiments datent de 1913. De 1941 à 1944, l’armée allemande réquisitionne les lieux pour en faire un camp d’internement. C’est le deuxième plus grand camp d’internement en France après celui de Drancy et il était directement géré par l’administration allemande.

Ce lieu servait de camp de transit pour les opposants au régime nazi, aux Juifs et aux personnes des pays alliés (Soviétiques, Américains). Près de 50 000 personnes y furent internées puis déportées en direction des camps nazis (centres de mise à mort et camps de concentration). Les internés faisaient le trajet à pied jusqu’à la gare de Compiègne.

Il y avait 3 espaces dans le camp : le camp A était destiné aux opposants politiques et aux résistants, le camp B était destiné aux personnes des pays alliés (Anglais, Américains, …) et le camp C était destiné aux Juifs. Les conditions de vie étaient plus difficiles dans le camp C. Les détenus ne portaient de tenues spécifiques et le quotidien était rythmé par les appels dans la cour centrale et l’attente.

Nous avons eu l’occasion de visiter les 3 baraquements encore bien conservés. Il y en avait 24 à l’époque. Chaque salle présentait une thématique différente et nous avons pu en savoir plus sur les conditions de vie des internés, hommes et femmes. Les internés s’occupaient comme ils le pouvaient pour faire passer le temps : dessins, cours, … Il y avait même des cours de philosophie et de latin ! Sinon, les internés attendaient la plupart du temps.

Une centaine de prisonniers a cherché à s’évader sur les 50 000 internés.  Nous avons pu voir un tunnel non fini qui aurait dû servir pour une évasion. Il y a eu des évasions réussies même si le camp était très sécurisé.

Le Mémorial a été inauguré en 2008. À l’entrée du Mémorial, il y a un mur où sont gravés les noms des personnes internées et déportées afin de leur rendre hommage. Cet été, des américains sont venus se recueillir pour rendre hommage à un membre de leur famille.

Les élèves de l’atelier défense et citoyenneté

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